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LE REVEIL DU DRAGON

La Chine est à la croisée des chemins économiques. Alors que la deuxième puissance mondiale voit ses indicateurs macroéconomiques vaciller, Pékin a dévoilé la semaine dernière un plan de relance d’une ampleur inédite depuis la pandémie de Covid. L’objectif ? Maintenir une croissance de son PIB au-dessus des 5 % et restaurer la confiance dans son économie.

De la baisse des taux d’intérêt à l’injection massive de liquidités, ces mesures témoignent d’une volonté affirmée de soutenir la machine économique chinoise, mais suffiront-elles à relancer durablement le « dragon »?

Quelques éléments de réponses, apportés par Paul TURBAN, journaliste au service Web du journal Les Echos.

Comment la Banque populaire de Chine agit-elle sur les conditions financières ?

Mardi, le gouverneur, Pan GONGSHENG, a dévoilé une première série de mesures qui devraient injecter à long terme, selon lui, quelque 1.000 milliards de yuans dans l’économie chinoise, soit environ 142 milliards de dollars. Pour libérer du cash et permettre aux banques de prêter davantage, la banque centrale a décidé, vendredi matin, d’abaisser de 50 points de base le taux de réserves obligatoires, soit les liquidités que les établissements de crédit doivent nécessairement conserver dans leurs comptes.

Par ailleurs, pour faciliter l’attribution de prêts bancaires, la Banque populaire de Chine a abaissé plusieurs taux d’intérêt. Le taux d’intérêt pour les prêts à moyen terme aux établissements financiers (MLF) est passé mercredi de 2,3 % à 2 %. Le taux de repo inversé à sept jours, un taux d’intérêt à court terme payé par la Banque centrale sur les emprunts auprès de prêteurs commerciaux, a été réduit ce vendredi de 1,7 % à 1,5 %. Le taux de prise en pension à 14 jours – le taux auquel elle fournit des liquidités à court terme aux banques commerciales – a connu lundi une baisse de 1,95 % à 1,85 %.

Les autorités ont également prévu une injection de capital dans six grandes banques commerciales, a déclaré Li YUNZE, ministre de l’Administration nationale de réglementation financière. Bloomberg News a rapporté que l’injection pourrait atteindre 1.000 milliards de yuans de capital (142 milliards de dollars), le financement provenant principalement de l’émission de nouvelles obligations souveraines spéciales.

Le plan comprend également des mesures à destination des ménages. Le taux d’intérêt des emprunts immobiliers en cours va baisser de 0,5 point, de quoi réduire la charge de la dette pour de nombreux ménages chinois. Le taux d’apport personnel des futurs acquéreurs va être « unifié ». Lorsqu’ils achètent une résidence secondaire, les Chinois ne devront plus apporter que 15 % du montant de leur acquisition immobilière en apport personnel, contre 25 % auparavant.

Comment Pékin compte-t-il sortir son marché actions du marasme de ces dernières années ?

La Banque populaire de Chine entend également soutenir le marché boursier. Les intermédiaires financiers, les gestionnaires d’actifs et les compagnies d’assurances pourront emprunter de l’argent auprès de la PBOC pour acheter des actions. Cette facilité de prêt sera initialement dotée de 500 milliards de yuans et pourra être étendue jusqu’à un maximum de 1.500 milliards de yuans.

Elle va également mettre en place des prêts pour permettre aux sociétés cotées et à leurs principaux actionnaires de racheter des actions et d’augmenter leurs participations. Ce dispositif sera doté d’un montant initial de 300 milliards de yuans, avec un plafond possible de 900 milliards de yuans.

Un fonds de stabilisation des actions est également à l’étude. De nouvelles mesures visant à encourager les fusions et acquisitions seront bientôt dévoilées.

En quoi ce train de mesures est-il différent des plans de soutien annoncés jusque-là ?

Ce qui frappe d’abord dans ce plan, c’est son ampleur. « Pékin paraît enfin déterminé à mettre en œuvre ses mesures de relance au bazooka et de façon rapide », a estimé Ting LU, économiste en chef pour la Chine chez Nomura, dans une note. « La reconnaissance par Pékin de la gravité de la situation économique et de l’échec d’une approche fragmentaire devrait être appréciée par les marchés. »

Cela s’accompagne d’une véritable cohérence dans ce plan, alors que la Chine avait habitué jusqu’ici à des annonces ponctuelles. « Depuis lundi, on a de nouvelles annonces tous les jours. On a vraiment l’impression que le gouvernement a envie de ne pas passer sous la barre des 5 % de croissance [son objectif, NDLR] », souligne John PLASSARD, directeur chez Mirabaud.

« Nous devons considérer la situation économique actuelle de manière globale, objectivement et sereinement, affronter les difficultés sans détour et renforcer la confiance » dans l’économie, ont d’ailleurs souligné jeudi les dirigeants chinois après un Politburo. Ils ont appelé à « améliorer l’efficacité » de la politique économique et à davantage de réductions de taux, ainsi qu’à « répondre aux inquiétudes de la population » à propos de la conjoncture et de l’immobilier.

Ce plan reste toutefois moins ambitieux que celui qui avait été mis en œuvre pour faire face à la crise Covid. « C’est en partie dû à l’incertitude autour de l’élection américaine. La Chine doit garder des cartouches en cas de choc externe, comme le retour potentiel de Donald TRUMP à la Maison-Blanche », expliquait mardi aux « Echos » Xu BIN, professeur d’économie à la CEIBS, la grande école de commerce sino-européenne de Shanghai.

Quelles incertitudes pèsent sur l’économie chinoise ?

Désormais, le succès de ce plan repose sur la capacité à restaurer la confiance dans l’économie chinoise, en berne. L’épargne supplémentaire accumulée par les Chinois durant la crise Covid n’a pas encore été totalement réinjectée dans l’économie. Or, les analystes craignent que ce plan ne soit pas suffisant. Xu BIN parle d’un « pansement provisoire » qui ne redonnera pas confiance à long terme dans l’économie chinoise.

« Ce qui manque un peu, c’est l’aspect fiscal, qui n’a pas été encore renforcé puisqu’on sait qu’on est dans une situation où on a certaines classes de la population qui sont asphyxiées par la fiscalité du pays », souligne John PLASSARD. Or, « le gouvernement chinois n’a pas pour habitude de toucher à ses recettes fiscales », selon Xu BIN.

Pour l’heure, Reuters assure que l’Etat central prépare le lancement d’un emprunt supplémentaire de 2.000 milliards de yuans (256 milliards d’euros) pour distribuer de l’argent public aux ménages et refinancer les collectivités locales. Pour les plus démunis, Pékin prévoirait, toujours selon Reuters, la distribution de nouvelles aides sociales. Et les couples avec deux enfants ou plus pourraient, eux, prétendre à une nouvelle allocation de 800 yuans (102 euros) par enfant (à l’exception du premier né).

Qui sont les pays les plus sensibles à la santé de l’économie chinoise ?

Dans un premier temps, ce sont les pays limitrophes de la Chine, comme la Thaïlande ou le Japon, qui devraient bénéficier d’un regain de croissance en Chine. A plus long terme, l’Europe et les Etats-Unis pourraient également tirer profit de ce plan. Ils sont les principaux partenaires commerciaux de la deuxième économie mondiale.

Chez PlusValue Conseil, nous intégrons l’Empire du Milieu dans nos portefeuilles de la même manière que les autres marchés émergents. L’idée est de s’appuyer sur leur potentiel de croissance à long terme tout en conservant une stratégie disciplinée et diversifiée. Plutôt que de chercher à anticiper les mouvements de marché, nous nous concentrons sur les perspectives globales de ces économies, en restant focalisés sur des objectifs à long terme et en prenant en compte les risques propres aux marchés émergents.

 Le point marché : Au niveau de nos portefeuilles, sur le mois de septembre, les contrats d’assurance dont nous assurons la gestion se sont globalement appréciés. 

Sur le mois de septembre, les portefeuilles « prudents » et « équilibrés » des contrats domiciliés en France sont respectivement en hausses moyennes cumulées de +0,95 % bruts et hausses moyennes cumulés de +1,40 % bruts. Les portefeuilles « modérés » domiciliés au Luxembourg ont également augmenté de +1,07 % bruts en moyenne sur septembre.

  

L’Equipe de veille économique de PlusValue Conseil

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